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Gypse... au fil des kilomètres

1 août 2016

Putain, Gilles...

Putain, Gilles…

 

Putain, Gilles, tu fais chier !

Je m’étais dit…

Et toi tu…

Je m’étais dit : « On a le temps. »

Et le temps s’est foutu de nous.

 

Je n’ai jamais su faire vite,

Avec les gens.

Il aurait fallu, il aurait fallé, il aurait falli…

Notre amitié a fait faillite,

Avant que d’advenir.

 

Aujourd’hui, Elle…

Tu sais Celle que tu… Celle qui t’…. Elle, quoi !

Elle, elle m’a dit : « Il aurait bien voulu. »

Mais ça n’a pas voulu.

Quand ça veut pas…

Les cœurs y auraient peut-être été.

Le corps n’y est plus.

Ton corps s’est perdu.

Je me sens un peu perdu,

Orphelin d’un ami espéré,

Un peu inconnu

Qui s’en va

Et que je regrette

Déjà.

 

Et si en plus,

Y’a personne… Ding… Qui résonne…

 

GYPSE

 

Bar de la patinoire de Metz, le vendredi 29 juillet 2016.

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1 juin 2016

Ô vous, frères canins.. « Ô vous, frères canins,

Ô vous, frères canins..

 

« Ô vous, frères canins, qui ma rue empruntez,

Faites à vos maîtres humains, vos pipis ramasser ! »

 

                       

Devant ma porte bleue, ce mercredi pluvieux

Trônait une barrette, une barrette bleue.

Hélas, la jolie trace d’une fillette absente

Baignait dans l’infamie d’une urine infamante.

 

Ce n’était pas mon chien, je n’ai point de toutou,

Mais j’ai pris mon courage avec mon essuie-tout ;

L’urine ai ramassé, la barrette lavée

Je la garde et murmure : « Fillette, viens la chercher »…

 

D’aucuns diront sûrement que je suis bien benêt

De faire ainsi le jeu de maîtres négligents…

Je n’ai point de regret et tous mes comptes faits

Je reste satisfait. Quoique… dorénavant…

 

« Ô vous, frères canins, qui ma rue empruntez,

Faites à vos maîtres humains, vos pipis ramasser ! »

 

GYPSE

2 avril 2016

Nos corpsJ’aurais aimé tenir encoreLe temps qui

Nos corps

J’aurais aimé tenir encore
Le temps qui coule et me dévore
Le temps où j’aimais tant l’aurore.

Je vois revivre aujourd’hui
Ces fragments de juillet enfuis
Où mon âme enfant est enfouie.

Etoiles aveugles et dorées
Nocturnes fragrances enivrées
Et sur nos corps une rosée.

Ce mur qui nous servit d’appui
Ce lit où nous avons joui
S’éloignent un peu et nous aussi.

GYPSE

20 mai 2015

Ma rivière en colère...

2012-12-25 11

Que je te raconte un peu ma rivière 
toute en colère
et en nuances de gris sale.

Elle devait être toute mécontente d'être ainsi abandonnée
par ses amoureux un matin de Noël...
tout ça parce qu'il tombait deux cents litres d'eau par minute au mètre carré !

Bandes de dégonflé(e)s...

Juste moi et elle... et donc, les canards.
Qui coincoinnaient à qui mieux mieux.

Elle m'a raconté toute son amertume d'avoir été délaissée et
je l'ai assurée de ma compréhension,
mais elle s'en foutait.
Elle grondait, elle charriait, elle écumait et si elle avait pu,
j'ai bien senti qu'elle aurait pu aller jusqu'à se montrer inamicale
envers moi.

Mais je la connais, la garce, il ne lui suffit pas de belles paroles ;
elle exige de la patience et de la fidélité.
Elle ne s'est laissé apprivoiser
qu'après avoir constaté
qu'une fois que je lui avais caressé
la rive droite jusqu'au pont,
je lui proposais une câlinerie à rebrousse-poil sur sa rive gauche.
C'est son meilleur profil ! Et elle le sait la mâtine...

2012-12-28 16

Elle a râlé encore un peu et puis elle s'est abandonnée,
mutine
en jouant à saute-tronc d'arbres en perdition.
Elle a glouglouté à mes pieds
en se répandant
dans les champs...

Elle est même allée jusqu'à venir me lécher les plantes
en toute
impudeur
en usant de tout son talent
pour que je ne rie pas trop fort (tu n'es pas la seule à être chatouilleuse...
j'en suis un autre !).

Et elle a réussi son coup : j'étais sous le charme
et
je ne me posais plus la question
de l'hêtre
ou
du ne pas hêtre...
les rivières, quand elles s'y mettent !

Quelle histoire, j'en frissonne encore.

 2012-12-25 11

 

Gypse

À Aurore

25/12/2012

16 mai 2015

Copié-collé... aimé...

Course contre la honte (Grand Corps Malade / Richard Bohringer)

(Grand Corps Malade)
Eh Tonton, est-ce que t’as regardé dehors ?
Sur l’avenir de nos enfants il pleut de plus en plus fort
Quand je pense à eux pourtant, j’aimerais chanter un autre thème
Mais je suis plus trop serein, je fais pas confiance au système
Ce système fait des enfants mais il les laisse sur le chemin
Et il oublie que s’il existe, c’est pour gérer des êtres humains
On avance tous tête baissée sans se soucier du plan final
Ce système entasse des gosses et il les regarde crever la dalle
Tonton on est du bon côté mais ce qu’on voit, on ne peut le nier
J’ai grandi au milieu de ceux que le système a oubliés
On vit sur le même sol mais les fins de mois n’ont pas le même parfum
Et chaque année monte un peu plus la rumeur des crève-la-faim
Le système a décidé qu’y avait pas de place pour tout le monde
Tonton, t’as entendu les cris dehors, c’est bien notre futur qui gronde
Le système s’est retourné contre l’homme, perdu dans ses ambitions
L’égalité est en travaux et y’a beaucoup trop de déviations
Eh Tonton on va faire comment ?
Dis-moi Tonton, on va faire comment ?
Est-ce que les hommes ont voulu ça, est-ce qu’ils maîtrisent leur rôle
Ou est-ce que la machine s’est emballée et qu’on a perdu le contrôle
Est-ce qu’y a encore quelqu’un quelque part qui décide de quelque chose
Ou est-ce qu’on est tous pieds et poings liés en attendant que tout explose
Difficile de me rassurer Tonton, je te rappelle au passage
Que l’homme descend bel et bien du singe pas du sage
Et c’est bien l’homme qui regarde mourir la moitié de ses frères
Qui arrache les derniers arbres et qui pourrit l’atmosphère
Y’a de plus en plus de cases sombres et de pièges sur l’échiquier
L’avenir n’a plus beaucoup de sens dans ce monde de banquiers
C’est les marchés qui nous gouvernent, mais ces tous ces chiffres sont irréels
On est dirigé par des graphiques, c’est de la branlette à grande échelle
Eh Tonton, on va faire comment, tu peux me dire ?
Comme il faut que tout soit rentable, on privatisera l’air qu’on respire
C’est une route sans issue, c’est ce qu’aujourd’hui, tout nous démontre
On va tout droit vers la défaite dans cette course contre la honte
Eh Tonton on va faire comment ?
Dis-moi tonton, on va faire comment ?
Entre le fromage et le dessert, tout là-haut dans leur diner
Est-ce que les grands de ce monde ont entendu le cri des indignés
Dans le viseur de la souffrance, y’a de plus en plus de cibles
Pour l’avenir, pour les enfants, essayons de ne pas rester insensibles

(Richard Bohringer)

Ma petite gueule d’amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
On va rien lâcher, on va aimer
Regarder derrière pour rien oublier
Ni les yeux bleus ni les regards noirs
On perdra rien, peut-être bien un peu
Mais ce qu’il y a devant, c’est si grand
Ma petite gueule d’amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
T’as bien le temps d’avoir le chagrin éternel
S’ils veulent pas le reconstruire le nouveau monde, on se mettra au boulot
Il faudra de l’utopie et du courage
Faudra remettre les pendules à l’heure, leur dire qu’on a pas le même tic tac
Que nous, il est plutôt du côté du cœur
Fini le compte à rebours du vide, du rien dedans
Ma gueule d’amour, mon petit pote d’azur
Il est des jours où je ne peux rien faire pour toi
Les conneries je les ai faites, et c’est un chagrin qui s’efface pas
Faut pas manquer beaucoup pour plus être le héros, faut pas beaucoup
Je t’jure petit frère, faut freiner à temps
Va falloir chanter l’amour, encore plus fort
Y’aura des révolutions qu’on voudra pas
Et d’autres qui prennent leur temps, pourtant c’est urgent
Où est la banque il faut que je mette une bombe
Une bombe désodorante, une bombe désodorante pour les mauvaises odeurs du fric qui déborde
Pas de place pour les gentils, pour les paumés de la vie
Chez ces gens-là, on aime pas, on compte
Ma petite gueule d’amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
P’tit frère, putain, on va le reconstruire ce monde
Pour ça, Tonton, faut lui tendre la main
Tonton, il peut rien faire si t’y crois pas
Alors faudra se regarder, se découvrir, jamais se quitter
On va rien lâcher
On va rester groupé
Y’a les frères, les cousines, les cousins, y a les petits de la voisines
Y’a les gamins perdus qui deviennent des caïds de rien
Des allumés qui s’enflamment pour faire les malins
Y’a la mamie qui peut pas les aider, qu’a rien appris dans les livres
Mais qui sait tout de la vie
À force de ne plus croire en rien, c’est la vie qui désespère
Faut aimer pour être aimé
Faut donner pour recevoir
Viens vers la lumière, p’tit frère
Ta vie c’est comme du gruyère, mais personne te le dis que tu as une belle âme
Ma petite gueule d’amour, mon Polo, mon ami Châtaigne
On va rien lâcher
On va aimer regarder derrière pour rien oublier...

Rien à retrancher, rien à ajouter. Chapeau bas, messieurs.

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14 mai 2015

Pastiche ancien...

Ronde infernale

Deux cents "bornards"
Sur la ligne de départ,
Deux cents blaireaux
Sous des trombes d'eau.
Ca fait un max de blair's
En Brooks ou en Nike Air,
Un paquet d'enfoirés
Sous le pont d'Haropré

A la ronde hivernale, de nombreux allumés
Sont v'nus se faire doucher à la pluie de janvier;
Pour traverser les bois, les pieds dans la gadoue,
Perdre une godasse dans l'Orne et l'autre dans un toutou.
Ravis de la patauge, dans des ch'mins hasardeux
Se vautrer dans la bauge, s'faire voir des journaleux...

Quatr' cents "bornards"
Sur la ligne de départ,
Quatr' cents guignols
Sous la band'role.
Ca fait un max de blair's
Qui manquent un p'tit peu d'air,
Un paquet d'enfoirés
Qui risquent de s'noyer.

Passe le peloton, les chiens aboient en choeur;
Sous les s'melles des godasses, quelques étrons farceurs
Rajoutent à l'ambiance : on glisse encore mieux
Avec les fesses serrées et en fermant les yeux!
Avec l'Orne qui monte, va p't'être falloir nager
Avec le vent qui s'lève, on apprend à voler !

Six cents "bornards
Sur la ligne de départ,
Six cents couillons
Dans leur cal'çon
Ca fait un max de blair's
Avec leurs jambes à l'air
Un paquet d'enfoirés
Complèt'ment lessivés

Combien d'années encore, ces courants allumés
F'ront leur terrain de sport, d'nos ch'mins et d'nos allées ?
Combien d'années enfin, ces boeufs New-Balncés
Prendront l'sol jovicien, pour leur cour de récré ?
Faut d'mander à Marcelle, Aldo interroger,
Faut d'mander à Etienne, ils ont l'air fatigués!

Six cents crottés
Sur la ligne d'arrivée,
Six cents immondes,
Ca fait du monde.
Les bénévoles trempés
Ont tous le cul cong'lé;
Ils sont quand même contents :
Ca leur fait du mouv'ment...

Gypse (Merci et mes excuses à Renaud..)

5 mai 2015

L'anorak bleu

 

L’anorak bleu

 

L’autre jour je l’ai vue.
La mort.
Avec son anorak bleu.

Hein ? Ss’tu dis ?

Pas d’anorak, la mort ?
Si, celle-là elle en avait un et bleu en plus !

Et pis même qu’elle roulait en vélo la garce.
Et qu’elle a pas marqué le stop à la sortie de ce village-là.
Je le sais, j’étais là.
Dans ma voiture rouge à la sortie de ce village.
Enfin à l’entrée : j’arrivais par l’autre côté…

Je l’ai vue j’te dis avec ses yeux vides qui regardaient pas le stop.
Et son visage grimace sous son bonnet rouge.
Et sa bouche ricaneuse derrière son cache-nez rouge itou.

Mais bon, c’était pas la mienne, hein ! De mort.

La mienne elle est pas pareille.
Elle est plus…
Elles est pas…
Elle est moins…
Elle est pas pareille, quoi !

Et pis elle a pas d’anorak non plus la mienne.
Comme la tienne que tu me disais tout à l’heure.
Et pis bon, comme je l’avais vue, celle-là, de mort, elle est partie.
C’est timide, une mort comme celle-là !

Alors je suis rentré chez moi et j’ai dû arriver avant le vélo chez lui. Peut-être…

Et je suis reparti.
Sans ma voiture rouge.
Avec mes chaussures blanches et noires.
Et ma chienne qui faisait la folle. Et j’ai trouvé la vie.

Mais celle-là c’était la mienne.
De vie.
Enfin, un bout !
Un sacré beau p’tit bout…
Elle était sombre.
De plus en plus.
Et quand je suis arrivé en haut de la route ;
Elle était complètement noire.
Ma vie.

Mais pas un noir qui fait peur, hein !
Oh non !
Un noir qui cache pas de fantômes.
Qui t’enveloppe doucement comme un repli de jupe de maman.
Pas un noir qui t’écrase.
Un de ces noirs qui te fait lever la tête pour voir le bout d’orange qui se couche.
Dans le noir du ciel qui est encore bleu, mais presque plus.

Et qui te dit des choses.
Que j’avais oubliées depuis longtemps. Des choses de quand on est petit et qu’on oublie en devenant trop grand.
Je te les dirai pas ces choses.
C’est les miennes.
Va écouter les tiennes dans le noir de ta forêt.
Tu les garderas aussi pour toi.

Moi, je les ai écoutées le plus longtemps que j’ai pu.
Et puis la route a redescendu.
Et moi, j’ai redescendu aussi.

Je sais qu’on doit dire : « Je suis redescendu. ».
Mais j’étais encore un peu môme en redescendant.
Alors j’ai redescendu.

Et deux étoiles ont crevé la toile bleue presque tout à fait noire.
Et puis mes deux étoiles ont fait plein de petits.
Qui sont sorties jouer dans leur grand jardin.

Alors.
J’ai laissé ma vie où je l’avais trouvée en montant.
J’ai regardé ma ville et ses lumières orange.
J’ai pleuré un peu.
Et c’est pas si souvent,
Que je pleure.
Alors j’en ai profité !

Et je m’ai rentré chez moi avec mes autres vies.
Celles d’avec les gens.

Que j’aime.

Je crois que je n’achèterai plus jamais d’anorak bleu.

 

 

 

Jean-Paul

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